La rentrée masquée des bureaux, un pas de plus vers le télétravail ?La rentrée masquée des bureaux, un pas de plus vers le télétravail ? En plein milieu du mois d’août 2020, le gouvernement a pris la décision de rendre obligatoire le port du masque en milieu professionnel. Cette mesure a été mise en place afin de renforcer les gestes barrières et de limiter la propagation du virus, tout en évitant de freiner l’économie, contrairement à ce qui s’est produit pendant la période de confinement en mars et avril.

Cependant, ne serait-il pas opportun de repenser durablement nos environnements de travail suite à cette mesure ?

1. Revenir à l’essence même de ce qu’est le bureau

Durant la période de confinement, pour ceux qui ont eu la chance de pouvoir continuer à travailler, la question fondamentale de la nature même du bureau s’est rapidement posée. Est-ce simplement un espace matériel destiné à soutenir nos activités professionnelles, comme son nom le suggère ? Je ne pense pas offenser qui que ce soit en affirmant que le bureau, dans le sens évoqué ici, englobe bien plus que cela.

Avant tout, bien au-delà de la productivité et des résultats, le bureau constitue un élément vital du tissu social. Nous sommes souvent attirés, non pas par les infrastructures de nos espaces de travail, aussi modernes soient-elles, mais par les liens que nous tissons avec nos collègues, qui parfois se transforment en véritables amitiés.

Lorsque ce lien social est brisé, il crée un vide, laissant un sentiment de solitude face à nos tâches quotidiennes. La vie de bureau favorise également la création d’un véritable esprit d’équipe, caractérisé de nos jours par la notion de « culture d’entreprise ».

Le bureau va au-delà d’un simple espace de travail, se transformant en un lieu d’échanges, de convivialité, voire de plaisir, comme le reflètent les aménagements des espaces de coworking tels que WeWork ou Anticafé. Ces moments agréables peuvent aussi être propices à l’exploration de nouvelles méthodes de travail et à la rencontre de nouvelles personnes, à travers des événements tels que les apéros meet-up ou même les « speed dating professionnels ».

Enfin, et ceci reste un enjeu majeur, le bureau représente un moyen privilégié pour stimuler la productivité d’une entreprise. Au-delà des réunions classiques, on se rend vite compte, lorsque l’on est physiquement éloigné de nos collègues, que de nombreuses informations transmises et reçues résultent d’échanges informels.

Poser une simple question peut devenir une tâche complexe lorsqu’elle se fait à distance : est-ce que ma demande a été clairement comprise ? Est-ce que le ton que j’ai employé était adéquat ? En effet, il est indéniable que de nombreuses informations sont transmises à travers des gestes et des tonalités. Ensuite, bien que les applications de visioconférence aient partiellement comblé ce fossé, il est rapidement apparu que rien ne remplace le lien social direct en face à face.

Cependant, le bureau et ses implications, y compris le fameux schéma métro-boulot-dodo, ont leurs limites. L’obligation de porter un masque en entreprise, masquant ainsi les sourires et contribuant à la déshumanisation des relations, pousse à repenser l’ensemble du modèle. Cela nous amène à nous demander si le télétravail ne devrait pas prendre une place centrale dans nos réflexions actuelles.

2. Le télétravail désormais au cœur des préoccupations

Certes, la perspective du télétravail n’est pas totalement sombre. Malgré une altération des liens sociaux entre collègues, cette période atypique a mis en lumière ce que bon nombre de chefs d’entreprises ne voulaient pas reconnaître : oui, il est possible d’être productif en travaillant à distance.

Comme nous l’avons mentionné précédemment, les applications de visioconférence et de productivité ont été largement adoptées durant cette période. De nouvelles formes de collaboration, plus technologiques que jamais, ont émergé : suivre l’avancement quotidien d’un projet en ligne à l’aide d’une feuille de route partagée est désormais monnaie courante.

Ce qui était souvent considéré comme une surabondance de réunions prend aujourd’hui une nouvelle forme, révélant une nouvelle perspective sur la manière dont nous devons organiser notre travail et celui de nos collègues. Des applications comme Notion, que je ne maîtrisais pas, il y a quelques mois, m’ont appris une nouvelle approche de l’organisation des tâches, plus claire et concise que jamais.

De plus, le télétravail a mis en évidence un avantage non négligeable : la flexibilité. Besoin de s’évader pour un week-end de détente ? Aucun problème, le télétravail permet de travailler de n’importe où. Besoin de concilier ses horaires avec des obligations familiales ? Le télétravail facilite grandement l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale.

Cependant, il convient de relever un revers à la flexibilité : la tendance à brouiller les frontières entre le professionnel et le personnel. Travailler chez soi peut conduire à prolonger ses journées de travail, transformant notre espace de vie en bureau. Il est donc primordial de définir des limites claires : établir des heures de « travail » et ne plus répondre aux e-mails ou messages après une certaine heure, afin de préserver notre domicile comme un espace de vie avant tout.

Enfin, et c’est une réalité actuelle, notre chez-soi contribue désormais largement à un sentiment de sécurité. Se déplacer vers son lieu de travail devient presque imprudent, multipliant ainsi les contacts avec d’éventuels malades. Sans tomber dans la paranoïa, notre domicile devient un refuge protecteur où nous pouvons désormais effectuer presque toutes nos activités.

Dans ce contexte, les avantages du télétravail sont indéniables, mais ils ne peuvent remplacer les interactions humaines réelles. Trouver un équilibre pour préserver l’énergie et la culture du bureau tout en bénéficiant de la flexibilité et du confort du télétravail reste un défi. Et si la solution résidait dans l’adoption d’un modèle de travail itinérant ?

3. Réinventer nos lieux de travail

Il devient donc inévitable de repenser nos schémas de travail suite à l’obligation de porter un masque au travail. Cette mesure supplémentaire nous amène à réévaluer non seulement notre équilibre professionnel et notre confort, mais également le rythme de travail que nous souhaitons adopter.

Mais quelle répartition entre le travail au bureau et le télétravail pouvons-nous envisager ?

En ce qui concerne la semaine de travail, plusieurs options peuvent être envisagées : 2 ou 3 semaines de travail au bureau, suivies d’une semaine de télétravail. Cette organisation offre de véritables pauses et une structure qui permet d’organiser ses projets en fonction de ce rythme. Alternativement, il est possible d’opter pour 3 jours de travail au bureau et 2 jours de télétravail par semaine.

Ce schéma permet un contact plus régulier avec les collègues tout en offrant une plus grande liberté de déplacement, ce qui facilite les escapades de week-end prolongé tout en poursuivant son travail. Une autre approche consiste à alterner entre 1 jour de travail au bureau et 1 jour de télétravail, permettant ainsi de rompre avec la routine quotidienne et de favoriser l’adoption de nouvelles habitudes.

Cependant, est-il nécessaire de se limiter à deux lieux de travail ? Adopter un rythme sain en alternant entre le bureau et le domicile est-il la solution idéale ? Ne devrions-nous pas repenser ce modèle pour découvrir de nouveaux environnements de travail collaboratif ?

Les travailleurs indépendants, en raison de leur liberté intrinsèque, ont beaucoup à nous apprendre à ce sujet. Ils développent tous leur propre mode de travail et cherchent à découvrir le style de vie qui les épanouit pleinement.

Bien qu’ils soient indépendants de toute équipe, ils poussent les limites de la flexibilité au travail à leur paroxysme : coworking, cafés, travail à domicile, en compagnie d’amis, ou même à l’autre bout du monde. Ces approches variées leur permettent de sortir de la monotonie, de stimuler leur créativité et de maintenir leur productivité à son meilleur niveau.

En conclusion sur les masques au bureau et teletravail

Indéniablement, l’obligation imposée de porter des masques pourrait bien entraîner un exode massif des bureaux, poussant ainsi à l’exploration de nouveaux modèles mieux adaptés aux besoins des entreprises et des employés.

Cependant, il faut penser à modérer ces choix en considérant la dissolution des limites entre la vie personnelle et professionnelle, afin de garantir une déconnexion en fin de journée, même sans avoir à quitter son domicile.

 

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